Les Voix de la Laïcité

Nouveauté 2021-2022 ! Un concours d’éloquence pour faire résonner la laïcité

La catégorie « Laïcité pour la diversité » évolue dans le cadre de cette sixième édition du concours Alter Ego Ratio : afin de donner une nouvelle résonance à cette thématique, elle devient désormais un concours d’éloquence sur la laïcité intitulé « Les Voix de la Laïcité ».

Ce concours vise un double objectif : permettre aux élèves de s’emparer de la laïcité, un principe souvent mal compris et pourtant garant de la cohésion sociale, tout en les formant à la prise de parole, dans un contexte où l’oral devient un enjeu éducatif croissant.

Comment ? En proposant aux classes participantes de préparer des textes oratoires à partir d’un sujet commun traitant de la laïcité et communiqué en début d’année scolaire.
Dans cette optique, nous proposons aux classes participantes un accompagnement renforcé : des ressources pour guider la réflexion des élèves ainsi que des ateliers animés par des spécialistes de l’éloquence afin de développer leurs compétences orales et la confiance en soi.

Après une première phase de sélection au sein de l’établissement, les représentant.es des dix classes participantes se rencontreront dans le cadre d’une finale au mois d’avril. Puis le 30 mai 2022, au siège de la Région Île-de-France, les deux finalistes participeront finalement à une grande finale régionale de l’éloquence et à la cérémonie de remise des prix du concours Alter Ego Ratio en présence des lauréats des trois autres catégories.

Sujet du concours 2021-2022 : « La laïcité : de 1905 à nos jours »

Penser la laïcité invite à remonter le temps, en 1882, date de la loi sur l’organisation de l’enseignement primaire obligatoire ou encore en 1789 lorsque la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen consacra la fin de l’Ancien régime. Penser la laïcité, c’est se plonger dans l’histoire tumultueuse du XIXe siècle.

Et puis, il y a l’année 1905 et sa loi de séparation des Églises et de l’État. Quatre chiffres qui servent de repère historique autant que de symbole. Avec la « Loi de 1905 », comme on la nomme si souvent, l’État cesse de reconnaître, salarier et subventionner les cultes. Le « public » prend ses distances avec le « religieux ». C’est cette année 1905 que nous avons choisi comme point de départ de la réflexion qui sera engagée par les orateurs de cette première édition du concours « Les Voix de la Laïcité ».

Réfléchir à la laïcité de 1905 à aujourd’hui, c’est comprendre que ce principe est en mouvement ; loin d’être figé, il évolue, s’interroge ou se réaffirme au fil du temps et au gré des débats. Il conviendra ainsi d’étudier les différentes conceptions de la laïcité de 1905 à aujourd’hui en examinant les débats parlementaires, intellectuels, publics ou médiatiques. Il s’agira également de comparer les contextes politiques d’hier et d’aujourd’hui, afin de mieux décrypter ce pilier de notre République, dans une perspective historique et dans un souci d’actualité.

Pourquoi développer son éloquence ?

L’éloquence se défini comme l’« art, [le] talent de bien parler, de persuader et de convaincre par la parole » (Larousse).

Les compétences orales sont indispensables, aussi bien pour se donner les moyens de son ambition professionnelle que pour débattre en démocratie. L’art oratoire est utile à chacun, dans le cadre de relations interpersonnelles, face à un public ou par le prisme des médias. D’ailleurs, les youtubeurs n’utilisent-ils pas différentes techniques oratoires pour diffuser leur message ?

L’éloquence n’est pas innée, cela s’apprend et se perfectionne.

Après avoir disparu de l’enseignement secondaire au tournant des XIXe et XXe siècles, l’art oratoire revient en force. Si l’oral occupe une place majeure dans la formation d’autres pays tels que la Grande-Bretagne, le système scolaire français, quant à lui, a longtemps privilégié l’écrit et la dissertation. Mais ces dernières années, les mentalités de l’Ecole à l’égard de l’oral changent. C’est en ce sens que le Grand Oral a été créé ; cette nouvelle épreuve du baccalauréat consacre le retour de l’éloquence dans les lycées.

C’est en ce sens également que nous proposons, avec le soutien de la Région Île-de-France, ce nouveau concours d’éloquence intitulé « Les Voix de la Laïcité ». Accompagné par des expert.e.s, les jeunes orateurs pourront apprendre comment manier le langage et libérer leur parole.

L’éloquence est un art

Et puis l’éloquence, c’est aussi un art, avec ses techniques et sa beauté. Un art pour l’art. C’est un art antique, venu des Anciens, qui aujourd’hui encore, recrute des fidèles dans le slam ou le rap ; c’est aussi un art pour celles et ceux qui aiment jouer, jouer avec les mots et avec les autres, jouer avec humour et poésie.

« Le fond, c’est la forme »

Pour autant, si l’usage de la parole est une condition de la démocratie, le maniement des mots peut être un instrument au service de la manipulation et du pouvoir. Notre ambition est tout autre. Elle se veut à l’encontre du sophisme et sa logique douteuse. Avec ce concours d’éloquence, nous visons le beau et vrai, l’art autant que la raison. Car nous pensons comme Victor Hugo que la forme n’est en rien superficielle :

« Forma, la beauté. Le beau, c’est la forme. Preuve étrange et inattendue que la forme, c’est le fond. Confondre forme avec surface est absurde. La forme est essentielle et absolue ; elle vient des entrailles mêmes de l’idée. Elle est le Beau ; et tout ce qui est beau manifeste le vrai. » (« Utilité du beau », Proses philosophiques, Victor Hugo)

Et pourquoi la laïcité ?

Ce concours d’éloquence invite les lycéennes et lycéens d’Île-de-France à s’emparer de la laïcité pour la saisir dans sa complexité et la faire entendre, au-delà des préjugés. Bien souvent instrumentalisé, mal compris, distordu ou malmené, ce principe est pourtant un levier de l’émancipation individuelle et une condition essentielle du vivre-ensemble. Participer aux Voix de la Laïcité, c’est se donner les clefs pour comprendre que la laïcité n’est pas une loi immuable ou une option intellectuelle conçue pour étouffer le spirituel, mais bien un principe qui se questionne, se renouvelle et dont le mouvement sait épouser les évolutions de l’Histoire.