Le lycée Lucie Aubrac de Pantin (93) s’engage pour l’Egalité !

Du 25 mars au 29 mars 2019, les élèves du lycée Lucie Aubrac, à Pantin, ont bénéficié de plusieurs interventions d’associations militant en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes. Cette semaine est à l’initiative d’un groupe de lycéens et lycéennes, encadré notamment par leur professeure documentaliste, Madame Derouich.

Programme

Lundi 25 mars Mardi 26 mars Mercredi 27 mars Jeudi 28 mars Vendredi 29 Mars
Sociologie du matriarcat

 

Réussir l’Egalité Femmes-Hommes

 

Du côté des femmes

 

Osez le féminisme ! Les Enchantières

Réussir l’Egalité Femmes-Hommes (REFH)

Huguette Klein, présidente de l’association « Réussir l’Egalité Femmes-Hommes (REFH) » est venue présenter aux élèves les actions menées par son association, notamment en faveur de l’égalité entre les sexes et de la lutte contre les violences faites aux femmes.

Huguette Klein a commencé son intervention en interrogeant les élèves sur le sexisme. Les élèves ont donné des exemples précis, comme « Toi t’es une fille, donc tu fais le ménage » ou bien « Les filles sont nulles en mathématiques ». Ces réponses ont alors permis à l’intervenante de déconstruire ces stéréotypes. Pour cela, elle a rappelé que l’école avait d’abord été rendue obligatoire pour les garçons et que par la suite les enseignements avaient été différents selon les sexes. Les filles ne pouvaient pas bénéficier de cours de sciences ou de mathématiques.

Huguette Klein a ensuite montré que ces inégalités entre les hommes et les femmes restaient encore fortement présentes dans le langage. Selon la règle grammaticale encore en vigueur, le masculin l’emporte systématiquement sur le féminin. Or, elle a souligné que cette règle a été adoptée tardivement par l’Académie française. Avant, l’accord se faisait avec le terme le plus proche « le danseur et la danseuse sont belles » ou « la danseuse et le danseur sont beaux ». L’Académie française a également supprimé l’utilisation du féminin pour certaines professions, comme « autrice ».

Pour Huguette Klein, ces différentes inégalités entre les hommes et les femmes légitiment aussi le viol et les violences, et plus particulièrement les violences faites aux femmes. Elle a ainsi abordé la question du cybersexime. Une question essentielle, en milieu scolaire, selon Huguette Klein, car 3 filles et 2 garçons par classes en sont victimes. Pour lutter contre le cybersexisme, l’intervenante a montré aux élèves les différents dispositifs mis en place comme la plateforme www.stopcybersexisme.com ou encore la campagne « Stop Harcèlement » lancée par l’Education nationale.

REFH : http://www.reussirlegalitefh.fr

Osez le féminisme !

Céline PIQUES, porte-parole de l’association « Osez le féminisme ! » a débuté son intervention en demandant aux élèves quelles étaient les différences entre un homme et une femme. Dans leurs réponses, les élèves ont évoqué le sexe, les droits, ou encore la sociabilisation, ce qui montrait qu’ils étaient déjà conscients du rôle de l’éducation dans l’intégration de certains stéréotypes liés au sexe et des valeurs différentes que l’on pouvait attribuer à des comportements prétendument masculins ou féminins.

Pour Céline PIQUES, il était donc particulièrement important de déconstruire ces préjugés et ces stéréotypes. En faisant appel aux recherches de Françoise Héritier, elle a ainsi rappelé l’origine de la domination masculine. Les femmes ayant le privilège d’enfanter à la fois des garçons et des filles, les hommes se sont donc approprié progressivement le corps des femmes et leur sexualité. Pour elle, on retrouve encore aujourd’hui les marques de cette appropriation dans la publicité, les jouets ou la littérature, puisque les femmes y sont sexualisées : Superwoman, Barbie ou même Dora l’exploratrice sont des images féminines irréalistes et des modèles imposés au quotidien aux femmes.

Céline PIQUES milite donc avant tout pour une émancipation des femmes. Cette libération du système patriarcal doit permettre à tous et toutes de faire des choix libres et éclairés, qui ne soient plus inscrits dans des structures d’oppression et influencés par des idées discriminantes. Ce souhait répond aussi à l’urgence de lutter contre les violences faites aux femmes, qui touchent 1 femme sur 10.

Osez le féminismehttp://www.osezlefeminisme.fr

Les Enchantières

Deux porte-paroles de l’association « Les Enchantières » sont venues présenter aux élèves la place des femmes dans le secteur des métiers du bâtiment. Cette présentation avait pour but de déconstruire certains préjugés et de montrer que des métiers prétendument réservés aux hommes, comme dans le corps des métiers du bâtiment, pouvaient parfaitement être réalisés par des femmes.

Pour cela, elles ont interrogé les élèves sur le pourcentage de femmes présentes dans les métiers du bâtiment et des raisons qui pouvaient légitimer le peu de femmes dans ce secteur, sauf dans les postes d’administration.

Femmes travaillant dans les métiers du bâtiment : 11%

Administration : 54% ; Technique et encadrement de chantier : 7% ; Production : 1%

A la fin de leur intervention, elles ont mis au défi les élèves. Par groupes, ils devaient classer chaque outil selon trois catégories « menuiserie », « plomberie » et « électricité » ; à partir de photographies retrouver le métier pratiqué par les femmes et enfin d’associer les outils à leurs noms.

Les Enchantièreshttp://lesenchantieres.com/

En complément des interventions, un stand de l’association « Le Collectif Féministe Contre le Viol (CFCV) » était également présent dans le lycée pour sensibiliser les élèves. Ces derniers assisteront également à une représentation théâtrale de la pièce On n’est pas sérieux quand on a 17 ans, de la compagnie Parallel Théâtre.

A l’issue de cette grande semaine de manifestations, un reportage sera créé par les élèves et déposé dans le cadre du concours Alter Ego Ratio, dans la thématique « Des femmes à l’initiative ».